L’histoire de l’informatique est celle d’une confluence. Deux courants de pensée, centrés l’un autour de la notion d’algorithme et l’autre autour de celle de machine, ont conflué dans les années 1940, pour aboutir à la conception des premiers ordinateurs, machines à exécuter des algorithmes. Deux autres courants de pensée, centrés autour des notions de langage et d’information, ont, par la suite, rejoint cette confluence.
L’histoire de la notion d’algorithme remonte aux débuts de l’écriture, puisque les premières traces écrites que nous avons retrouvées sont des calculs comptables : les scribes de Mésopotamie connaissaient donc des algorithmes pour effectuer des additions et des multiplications, mais aussi des opérations plus complexes comme des calculs d’intérêts composés, d’héritages… Il est même possible de faire remonter l’histoire de la notion d’algorithme plus tôt, en étendant la notion d’algorithme à des méthodes systématiques qui opèrent sur d’autres objets que de l’information, ce qui permet de concevoir les méthodes de fabrication du bronze ou de la céramique, les recettes de cuisine ou encore les procédés de tissage des étoffes comme des algorithmes. L’histoire de la notion de machine est ancienne, elle aussi, même si on la limite aux machines opérant sur de l’information, puisque les machines d’Héron d’Alexandrie, les carillons des cathédrales, les machines à calculer de Schickard, Pascal, Leibniz, le métier à tisser de Jacquard… contiennent déjà des ébauches de traitement de l’information.
L’histoire de l’informatique est foisonnante et s’étale sur de nombreuses années ou siècles. Voici une sélection de personnages qui sont associés à cette histoire en marquant des jalons importants. Cette sélection permet d’expliquer des concepts de l’informatique en profitant de l’aspect attractif de l’approche historique pour véhiculer des concepts. Elle doit cependant être accompagnée d’une modération : il est délicat d’attribuer clairement telle ou telle contribution à une personne en particulier. Les découvertes se font en effet de manière incrémentale, chaque « inventeur » ayant construit sa propre contribution grâce à celles de ses prédécesseurs et, souvent, de ses contemporains. Cette modération permet surtout de dire que ces personnes, aussi géniales ont-elles pu être, ne sont pas l’unique vecteur de ces contributions, mais qu’on peut tout à fait reconnaître l’importance majeure de leur travail comme une pierre angulaire.
Source : www.fondation-lamap.org